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24 Oct 2017

La jeune Parisienne de Coteau Rouge

Bonjour,

L.'ouverture de ce blog est en relation direccte avec la sortie en France dee mon roman historique La jeune Pasrisienne de Coteau Rouge dont je vous soumets un résumé

En 1947, Mireille Tardivel, une Parisienne de vingt ans, émigre dans la région de Montréal avec ses parents. Avant de se lancer irrémédiablement dans un emploi d’enseignante, elle veut réaliser un rêve d’enfance : chanter dans les cabarets. Elle chante en banlieue de Montréal, dans Coteau Rouge, un quartier ouvrier et particulièrement pauvre où il n’y a pas d’aqueduc et où les chemins sont encore très majoritairement en terre. L’anarchie règne dans cette ville-champignon où il n’y a que deux policiers.

Coteau Rouge a inspiré au cinéaste André Forcier son film Coteau Rouge. Le médecin et auteur Jacques Ferron a écrit plusieurs historiettes dont l’action se passe sur ce territoire et Pierre Vallières y consacre un partie importante dans Nègres blancs d’Amérique.

Le succès de Mireille est instantané, mais les curés lui mettent les bâtons dans les roues.

Elle rencontre sur son chemin Alexandre Letellier, un beau jeune bourgeois très cultivé qui rêve d’aller étudier à Paris, une fois ses études en droit terminées. Le coup de foudre est mutuel.

Malgré les obstacles nombreux et presque insurmontables, atteindra-t-elle son double objectif de chanter dans les cabarets et de s’unir pour la vie à son talentueux jeune amant ?

Michel Pratt est un conférencier et auteur. Il est le président fondateur des Éditions Histoire Québec et le secrétaire général de la Fédération Histoire Québec. Il a été pendant trois ans le président de l’Association des auteurs de la Montérégie.

https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Michel_Pratt

L'ouvrage, en version papier est présentement disponible sur Amazon.fr et Bookelis.

J'attends le 15 novembre pour la distribution large de la version epub car j'ai présentement une entente d'exclusivité sur KDP d'Amazon jusqu'à cette date.

Les services proposés par Iggybook m'intéressent beaucoup.

24 Oct 2017

Extraits du premier chapitre de La jeune Parisienne de Coteau Rouge

Coteau Rouge

Coteau Rouge, dimanche 29 juin 1947

En cette radieuse et caniculaire journée, la jeune Parisienne de vingt ans, Mireille Tardivel, installa son orgue de Barbarie sur roulettes devant la petite église de bois de la récente paroisse Saint-Jean-Vianney alors que l’on entendait, par les ouvertures des fenêtres du sous-sol, la récitation de la prière du Notre Père en latin. Seul le clocher laissait découvrir un temple, car de chaque côté de l’entrée figurait l’inscription du mot « École » et, au-dessus de la porte, celle du nom « Saint-Jean-Vianney ». On avait logé le lieu de culte au sous-sol. C’est à cet endroit de Coteau Rouge, sur la Rive-Sud de Montréal, que le père Hubert, un franciscain en fin de carrière, rompit le pain consacré quand les premières notes de musique se firent entendre.

— Pas encore ! maugréa le curé.

Le bedeau comprit ce qui l’attendait. Il saisit la perche et ferma toutes les fenêtres au grand désarroi des fidèles. La puissance de la voix de Mireille réussit néanmoins à percer les obstacles.

Le célébrant communia puis convoqua, d’un signe de la main, l’enfant de chœur.

— Allez demander à la chanteuse de cesser cette musique-là et dites-lui que j’insiste pour la rencontrer le plus rapidement possible à la fin de la messe, lui chuchota-t-il.

Le servant acquiesça d’un mouvement de la tête.

La messe tirait à sa fin. Lorsque le père Hubert se retourna pour commencer la distribution de la communion, une partie des fidèles se précipitait déjà vers la sortie.

À l’extérieur, une trentaine de paroissiens entouraient la jeune artiste en portant un regard rempli de curiosité sur l’instrument de musique.

Mireille tourna la manivelle de l’orgue pour activer le soufflet et le défilement du carton perforé tout en entamant La Vie en rose, d’Édith Piaf, de sa voix pure, étendue à près de deux octaves, au timbre très constant et de hauteur moyennement grave, comme son idole. Au terme de sa chanson, la petite foule électrisée lui réserva des applaudissements frénétiques. Yves, le jeune enfant de chœur, n’osait arrêter le spectacle si bien qu’une dizaine de minutes plus tard les gens de plus en plus nombreux déposaient leurs pièces de monnaie dans un chapeau que Mireille avait emprunté à sa mère.

Le père Hubert, qui avait de la poigne, apparut et s’en prit ouvertement à Mireille en la toisant d’un regard autoritaire.

— Une chanteuse de rue, Mademoiselle, ça chante dans la rue et pas aux portes de l’église, la sermonna le curé d’un air supérieur.

En jetant un coup d’œil furtif dans le chapeau juché sur l’orgue, il rajouta d’une voix grave :

— Je comprends maintenant pourquoi nos paroissiens se montrent moins généreux depuis quelque temps lors de la quête.

La foule se dispersa rapidement, mais Vincent Labonté, qui figurait parmi les premiers à sortir de l’église pour entendre la chanteuse, défia le prêtre.

— Monsieur le curé, laissez-la tranquille. Elle ne chante que l’amour.

— Monsieur Labonté, ne vous mêlez pas à cette conversation, répliqua sèchement le curé.

— Vous devriez parler de monologue mon père, contesta-t-il de son air narquois.

— Eh bien, nous aurons une bonne discussion lorsque je passerai chez vous cette semaine pour percevoir votre dîme impayée depuis trop longtemps.

— Mademoiselle, s’il vous plaît, comment vous appelez-vous ? s’enquit le curé.

— Mireille, laissa-t-elle tomber.

— Mireille qui ? lui demanda-t-il en la pressant de son regard.

Mireille ne broncha pas et fixa le curé dans les yeux.

— Tardivel.

— Je pressentais bien que vous veniez de l’extérieur de la paroisse, répliqua le père.

— Je demeure à trois coins de rue d’ici. Nous nous sommes 

installés récemment, précisa Mireille.

— Votre accent vous trahit mademoiselle. Tardivel. Vous êtes Française.

— Certainement. Et de Paris, lui spécifia-t-elle en lui tenant tête.

— Je voudrais régler cette question avec vos parents. Je vous en prie, avisez-les de venir me rencontrer, ordonna le curé avant son retour dans l’église.

Mireille remercia Monsieur Labonté de son intervention et retourna chez elle en transportant tant bien que mal son orgue de Barbarie sur le chemin de terre, la mine dépitée. Un chien égaré l’accompagnait. Quel contraste avec les rues de Paris !

En cours de route, un véhicule de police lui fit face et s’arrêta.

— Est-ce que c’est votre chien ? s’informa le policier.

— Non, mais je le trouve plutôt sympathique, rétorqua-t-elle.

L’agent de police attira l’animal, le saisit et l’embarqua dans la valise de l’auto, puis quitta les lieux d’un air satisfait.

De retour à la maison, Mireille ouvrit son journal intime et y écrivit ses pensées.

Le curé règne en monarque du quartier. Ici, hors de l’église point de salut. Personne ne le contrarie, sauf un nommé Labonté, un personnage qui excellerait dans les débats contradictoires.

Les gens de Coteau Rouge aiment ce que je chante. Pendant toute la durée de la guerre en Europe, ils ont peu entendu les nouveautés et connaissent peu la relève. Mais ce sont des citoyens sympathiques et généreux de leur soutien, même 

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